Keynotes

Jean-François Thémines, Normandie Université, ESO (France)

 photo_JF3.jpg

 

L’idée de « rapport au monde » comme outil d’analyse didactique des enjeux d’enseignement de la géographie

La présentation s’appuiera sur une recherche en didactique de la géographie conduite dans diverses régions françaises (1020 élèves) pour comprendre comment des élèves de cycles 3 et 4 (9-15 ans) se saisissent de la géographie scolaire dont les prescriptions ont été renouvelées (compétences, écriture conceptuelle et thématique de programmes), pour engager pour leur part une réflexion sur l’espace et la géographie. La discussion des résultats prendra comme fil rouge l’idée de « rapport au monde ». Il s’agira de cerner en quoi la géographie scolaire est appropriée par ces élèves comme une ressource pour penser le monde et, dans une démarche plus prospective, quels potentiels peuvent être développés en vue d’une formation géographique au monde de demain.

 

Nicola Walshe, UCL (Londres)

Nicola_Walshe_3.JPG

 

Turbulences dans l'Anthropocène ? Intersections et frontières pour l'enseignement de la géographie à une époque sans précédent

Nous vivons actuellement dans un monde confronté à ce qui a été décrit comme un ensemble de défis sans précédent : l'urgence climatique et les catastrophes environnementales qui y sont associées ; l'éruption de plus en plus brutale des inégalités précipitées par les retombées économiques continues de la crise financière mondiale et de la pandémie de Covid-19 ; la crise des réfugiés provoquée par l'action cumulative des guerres et du changement climatique ; et les inégalités raciales, la xénophobie et la suprématie blanche, tout cela soulignant l'urgence de "confronter le silence assourdissant sur la race dans l'enseignement de la géographie" (Puttick et Murrey, 2020, p. 126 ). Ces défis ont de plus en plus d'impact sur la vie quotidienne et le bien-être des enfants et des jeunes et, peut-être en conséquence, ils jouent eux-mêmes un rôle progressivement plus central en exigeant des actions de la part des personnes au pouvoir, comme l'illustre le mouvement de grève climatique Fridays for Future. Bruno Latour (2018) suggère que pour faire face à ces crises interdépendantes, pour répondre à la politique de l'Anthropocène, nous avons besoin de "quelque chose comme une carte des positions imposées par le nouveau paysage au sein duquel non seulement les affects de la vie publique mais aussi ses enjeux sont redéfinis" (p.2). Ce discours d'ouverture soutiendra que, dans ce monde complexe et turbulent, la discipline de la géographie et, par conséquent, les enseignants en géographie, ont un rôle distinct à jouer pour répondre à cet appel. Il s'agira ensuite d'explorer dans quelle mesure cela pourrait nous obliger à repenser de manière critique notre réponse collective, en demandant quel programme d'études pour la nouvelle génération d'Anthropocéens ?

Latour, B. (2018) Down to Earth. Politics in the New Climatic Regime. Cambridge: Polity Press.

Puttick, S. and Murrey, A. (2021) Confronting the deafening silence on race in geography education in England: learning from anti-racist, decolonial and Black geographies, Geography, 105(3), 126-134 Walshe

 

 

Rafael De Miguel González, président d'EUROGEO

Rafael2.jpg

 

100 ans de géographie et d'éducation internationale

En 2022, nous célébrons le centenaire de la création de l'Union géographique internationale (UGI), bien que la géographie soit une discipline beaucoup plus ancienne, remontant à l'époque des civilisations antiques. La consolidation de la géographie en tant que science coïncide dans le temps avec la mise en place des systèmes d'éducation universelle pour l'ensemble de la population scolaire qui ont été mis en œuvre dans les pays européens tout au long du XIXe siècle. Depuis lors, l'enseignement de la géographie a été conçu dans une perspective nationale et codifié par les différentes sociétés nationales de géographie et les associations d'enseignement de la géographie. Cette tendance s'est poursuivie jusqu'à la fin de la première moitié du XXe siècle. Malgré la création de l'UGI en 1922 et la tenue de divers congrès géographiques internationaux (au cours des décennies précédentes et suivantes), ce n'est qu'au 17e congrès de l'UGI, qui s'est tenu à Washington D.C. en 1952, que la Commission de l'enseignement géographique (IGU-CGE) a été formalisée en tant que véritable promoteur de l'enseignement géographique international grâce au soutien de l'UNESCO. Depuis lors, l'IGU-CGE a promu l'internationalisation de l'enseignement de la géographie de quatre manières : i) en organisant ses propres symposiums (ou des sessions d'enseignement de la géographie dans le cadre des congrès géographiques internationaux), ii) en publiant divers ouvrages de référence pour l'enseignement de la géographie, iii) en proclamant différentes chartes et déclarations internationales et iv) en travaillant avec des organisations géographiques nationales et internationales. Cependant, l'UGI-CGE s'est concentré sur des concepts tels que la compréhension internationale, la coopération internationale, un plan d'action international sur la compréhension globale, ainsi que sur la collaboration avec d'autres associations importantes traitant de l'enseignement de la géographie, telles que le National Council for Geographic Education (NCGE), l'Association européenne des géographes (EUROGEO), l'Association géographique (GA) et l'Association américaine des géographes (AAG).

Personnes connectées : 2 Vie privée
Chargement...